Marc PARROTIN


 

(1924-2016)

Marc PARROTIN, grand résistant creusois, enseignant, élu, passionné d’histoire et d’archéologie. Natif de Saint-Agnant-de-Versillat, l’Histoire avait commencé pour lui avec son grand-père, maçon de la Creuse, libre-penseur et républicain, puis avec son père mort des suites de la Grande Guerre.


En 1942, l’artisan électricien Victor RENAUD, du « Réseau Alliance » initie Marc PARROTIN âgé de 18 ans, à l’écoute de la B.B.C, puis à la rentrée scolaire de l’automne, il lui demande de créer au lycée de Guéret, avec ces copains de promo un groupe acquis à la Résistance.


Marc PARROTIN rentre alors en contact avec les combattants communistes du secteur de la Souterraine et leur organisation militaire F.T.P.F. Charles SAMSON le charge d’une première mission pendant l’été 1943 : implanter un nouveau camp léger de maquisards. C’est la nuit du 1er août 1943 que Marc accueille aux Gandys, à Saint-Agnant-de-Versillat, dix maquisards placés sous la conduite du jeune André ODRU. Ce sera le « groupe d’Estienne d’ORVES » chargé de saboter la voie ferrée Paris-Toulouse.


Début 1944, nommé responsable militaire de la région de La Souterraine, Marc doit quitter le lycée. Grièvement blessé le 20 février 1944, au cours d’une opération sur la voie ferrée, il est arrêté par la milice, le 20 mai 1944 à la gare de Guéret.


C’est le 21 août 44 que les maquis F.R.P.F. du Colonel GUINGOIN, libèrent Limoges et rendent leur liberté aux 800 prisonniers de la prison.


Marc PARROTIN va poursuivre le combat, il suit le stage de formation des officiers FFI à l’école des Cadres de Guéret. Il part ensuite volontaire sur le Front de La Rochelle.

A l’attaque de La Gravelle, le 30 avril 1945, il est cité à l’ordre de La Division :

« … a remarquablement conduit sa section et enlevé son objectif dans lequel il a pénétré en tête du bataillon. »


Après le 8 mai 1945, son bataillon sera envoyé en Algérie. Les creusois fraternisent avec les combattants algériens qui sont de retour du front d’Italie et d’Alsace. Marc sera rapatrié avec beaucoup d’autres en septembre 1945.

Après la guerre, il commencera avec son épouse, une belle carrière d’enseignant transmettant à ses élèves non seulement le savoir mais aussi les valeurs républicaines : bien des décennies plus tard, ils conservent à son égard le même affectueux respect.


Élu conseiller municipal d’Auzances en 1953, il sera réélu sans interruption pendant trente-six ans. Il serait trop long de résumer toutes ses actions envers sa commune d’adoption. Mais il fut un élu particulièrement actif soutenu inlassablement par Andrée, son épouse. Passionné d’archéologie, il a transmis sa passion à beaucoup de ses élèves en grand pédagogue qu’il était. L’académicien Jean GUITTON lui écrira : « Vous avez créé un feu, un foyer de culture, auquel je souhaite l’immortalité ».


Président de l’ANACR de la Creuse durant cinquante ans, fondateur du Comité creusois du Concours de la Résistance et de la Déportation, initiateur du Mémorial de la Résistance à Guéret, Marc PARROTIN était officier de la Légion d’Honneur et médaillé de la Résistance.


- Extrait de l’hommage funèbre que les Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation de la Creuse (AMRD) lui ont rendu -